Une recommandation de la librairie « Bulles de salon » dans le 17ème à Paris. Nous sommes encore dans le mois de la Rentrée, et je viens de l’acheter alors je l’ajoute sur l’agenda de Septembre. Je vous signale aussi que le tome 2 « Réseaux et sentiments » est sorti en librairie le 1er Septembre.
Théo voulait partager son enfance au travers de Elliot en faisant de l’autofiction: mélange de souvenirs et de fiction. Il a pré-publié dans le journal de Spirou pour ensuite en faire une BD papier complète. Comme il l’explique en préface, Elliot va grandir au fur et à mesure des tomes, il s’inspire de ses pires souvenirs de gamin angoissé.
A peine entré dans la cour pour sa rentrée de 6ème, c’est déjà le méga stress et comment il se matérialise? Par une grosse boule collée à lui en permanence qui semble le tirer vers le bas à chaque instant et le prévenir de tous les dangers possibles toujours de façon pessimiste. Je ne sais pas si je le nommerais ami imaginaire, il ressemble plutôt à un pire ennemi.
Sur le site de l’éditeur, ils disent 9 ans, honnêtement, même si c’est finalement très drôle, je pense que ca peu inquiéter un primaire qui serait déjà un peu stress pour sa future rentrée au collège. Et si on est dans la logique de l’auteur de grandir avec Elliot alors, il faudrait avoir 11/12 ans pour commencer.
Je n’ai pas vraiment de mauvais souvenirs du collège, pour moi c’était au même endroit avec les mêmes enfants donc dans la continuité de ma primaire. Pour les enfants de ma génération, je crois qu’on était encore des « bébés », on n’avait pas de téléphone, on avait des préoccupations d’enfants.
Mais je sais que pour certaines de mes amies elles ont trouvé le collège très éprouvant et en particulier le regard des autres sur un physique en pleine mutation.
Etre différent à 12 ans, c’est l’opposé de ce qu’ils souhaitent, ils préfèrent avoir tous les mêmes chaussures, suivre le « cool », être en couple, écouter tous la même chose. Après un certain age, ce qu’on souhaite c’est ne surtout pas ressembler à tous les autres!
J’aime assez l’idée de se dire qu’on est pas seul à être comme on est. Pour Elliott c’est l’angoisse! Mais les enfants de sa classe, même ceux qui ont l’air très surs d’eux, sont toujours très humains. Les harceleurs ont eux aussi leur histoire. Bref, Théo nous offre une version pas trop manichéenne d’un groupe de gamins de 6ème; mes enfants ont adoré!

La démarche de l’évolution du personnage est complète car l’auteur veut aussi faire évoluer le format du livre. Je l’écoutais parler sur plusieurs interviews, il parle systématiquement du livre en tant qu’objet, le format, le papier…la création du livre. Il a l’air par ailleurs de donner beaucoup de son experience personnelle, de situations qu’il a experimenté et donc de ses émotions; enfin pour résumer, il a l’air ultra sympa ce jeune homme! On lui souhaite que le succès lui donne une confiance qui le permettra d’être un peu moins angoissé.
Théo Grosjean/ Anna Maria Riccobono (Couleurs)
Dupuis, Bande Dessinée, 64 pages, Janvier 2023
14,50€


