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Kodi

Encore une belle découverte à la bibliothèque ! Cette fois, mon regard a été attiré par cette splendide BD qui a la particularité d’être faite à l’aquarelle. De toute beauté !

Nous devons l’édition de cette BD a Komics Initiative, une maison d’édition spécialisée dans les Comics, BD et mangas, 100 % indépendante créée en en 2017. La maison propose chaque livre en financement participatif et l’offre ensuite en librairie uniquement. Pas d’Amazon dans le réseau de distribution. Un parti pris qui nous plait tout particulièrement chez Escale Livres, comme vous pouvez vous l’imaginer.

Et en termes de tirage, on joue sur du réalisme, histoire de ne pas surproduire, et tous les albums sont produits en France dans le respect des normes PEFC et Imprim’Vert.

Comme souvent pour les BD étrangères, on a affaire ici a une BD plus qu’imposante : 171 planches, plus splendides les unes que les autres avec ces peintures douces et poétiques, qui nous relatent l’histoire d’amitié improbable entre une petite fille et un ours.

Katya passe ses vacances chez sa grand-mere en Alaska.

Ses amis ? elle n’en a pas. Ce sont ses BD. Elle croise un jour un ours kodiak blessé et décide de le secourir.

Leur histoire d’amitié commence alors. Nous suivrons les 2 compères à la campagne, puis en ville, quand les deux amis seront séparés et essaieront de se retrouver, coute que coute.

Une BD tout en douceur, qui fait du bien aux yeux et au coeur.

Tout public.

Jared Cullum
BD, Comics Initiative, collection Kids Maverick, 192 pages, 2021
25,00 €

Amimots

Un imagier hyper intelligent dans lequel les mots et les images se transforment comme par magie, grâce à la police coupable, inventée par ALIS.

Des animaux en deux tons (bleu et vert), se transforment en créatures extraordinaires, en dépliant un simple volet. De même pour les mots, tantôt coupés horizontalement par le bas ou par le haut. Du génie, qui nous donnerait presque envie de faire la même chose !

Il faut vraiment le manipuler pour voir la beauté de cet ouvrage destiné aux enfants bien-sûr, mais que les parents prendront plaisir à analyser.

À partir de 4 ans.

Amimots
ALIS / Olivier Philipponneau et Raphaële Enjary
Album à rabats, Albin Michel Jeunesse, 2019
14,00 €

Religions et tolérance : les livres pour en parler avec vos enfants

Je vais commencer très simplement l’article en précisant que je ne prêche aucun message, j’espère que je n’ai pas écrit d’énormité (et n’hésitez pas à m’envoyer un message si c’est le cas), je ne veux choquer personne et j’essaie de rester objective durant tout l’article.
Je ne fais pas une thèse et l’objectif est uniquement de proposer quelques livres utiles qui enrichiront les connaissances de vos enfants. Les messages à caractère raciste, antisémites ou radicaux n’ont pas leur place ici.

C’est en 5ème, seulement, que l’on parle des différentes religions en cours d’Histoire-Géo, il me semble que c’est plutôt tardif pour apprendre à les connaitre mais surtout à se respecter, quelques soient nos croyances.

Et vous? Est-ce que ça vous arrive de parler religion avec vos enfants? Je veux dire, en dehors d’en pratiquer une à la maison? Vous les ouvrez aux autres?

Chez moi, on ne pratique pas de religion. Je suis athée, mais mes parents ont chacun été élevé dans la religion chrétienne, l’un protestant, l’autre catholique; même si nous n’avons jamais pratiqué une de ces deux religions à la maison.
Mon mari est de confession catholique, il est croyant mais pratique peu sa religion, sauf pour les grands évènements du calendrier chrétien.

A la maison, chacun est libre de ses croyances, ce qui ne signifie pas inculte religieusement. Nos valeurs sont logiquement (puisque c’est ainsi que nous avons grandi) des valeurs chrétiennes.
Je vous invite, même si vous n’êtes pas croyant, à aider vos enfants à mieux comprendre le monde, ses habitants et leurs différences pour qu’ils apprennent les valeurs de la tolérance et du respect qui me semblent universelles.
Les origines de l’Histoire du monde passent par les religions, si vous voulez étendre leurs connaissances en Histoire alors ils auront besoin de comprendre les fondamentaux des religions et leurs origines.

Aujourd’hui 2,2 milliards de chrétiens, 1,6 milliards de musulmans et 10 millions de juifs dans le monde. Je dois trouver quelques ouvrages sur l’hindouisme (1 milliard) et le boudhisme (500 millions) pour compléter l’article mais j’ai de grande difficultés à trouver ces livres car ce sont des religions peu représentées en Occident.

Le sujet de la religion ne doit pas être très populaire ou trop sensible car j’ai eu quelques difficultés à trouver des ouvrages récents pour les enfants, néanmoins voici ceux qui ont retenus notre attention.

Quelques Romans

Le miel de la rue Jean Moulin
Rémi Courgeon
Editions Nathan, Premiers Romans, 48 pages, 2018, 6,50€
A partir de 7 ans

J’aime la couverture de ce premier roman, en quelques personnages, et de beaux sourires, l’auteur a su représenter une rue tolérante et joyeuse. Et c’est lui qui m’a donné l’envie d’écrire cet article.

A Ris-Orangis, dans la rue Jean Moulin se côtoient toutes les religions et les riverains vivent dans une paisible mixité. On a presque le sentiment que ce que j’écris est totalement utopique ? et pourtant. C’est Num, l’abeille qui va nous guider.

Il est adroit d’avoir choisi une abeille pour nous parler des notions d’identité, de diversité. Les abeilles butinent une grande diversité de fleurs, elles n’ont pas d’identité, elles vivent ensemble, dans un but commun : fabriquer du miel. Les fleurs sont des vecteurs d’amour, avec les fleurs Num se promène dans les différents lieux de cultes au cours de différentes cérémonies et rencontre les habitants de sa ville.

Quand les escargots vont au ciel
Delphine Vallette/ Pierre-Emmanuel Lyet
Seuil Jeunesse, Roman illustré, 96 pages, 2020, 9,90€
A partir de 8 ans

Cette petite collection « Le grand bain » (qui continue de grandir tous les ans), nous la connaissons déjà (voir notre article « Écrans, internet, réseaux sociaux« ) et nous l’apprécions tout particulièrement. Rémi Courgeon, dont je viens de parler pour le roman précédant, en a aussi plusieurs dans cette collection.

C’est autour de la mort tragique d’un escargot que le questionnement démarre entre Alice, Rachel et Amin. Ils décident d’enterrer le pauvre gastéropode, mais selon quels rituels ? Amin semble avoir des idées bien précises et ils ne mettent pas longtemps à réaliser qu’ils ne vont pas prier au même endroit, ce qui signifie qu’ils ont des religions différentes. Et ils vont donc succinctement expliquer aux autres quels sont leurs petits rites. Et se poser la vraie question : Quelle religion peut bien avoir cet escargot ?

C’est drôle, c’est frais, c’est intelligent et ça se dévore aussi vite qu’un goûter ! Je viens de lire qu’il a été traduit en coréen et cela me rappelle qu’il avait aussi reçu le « Prix Sorcières » en 2021.

Le feuilleton de Tsippora
Murielle Szac/ Joëlle Jolivet
Bayard Jeunesse, 304 pages, 2023, 20,90€
A partir de 8 ans

Je suis certaine que vous avez déjà entendu parler des « feuilletons »? Murielle Szac, après avoir exploré la mythologie grecque au travers de 4 « feuilletons » nous offre à nouveau un très bel ouvrage qui réinterprète cette fois la Bible et donne une voix à la femme de Moïse, Tsippora avec le grand honneur d’une préface de Delphine Horvilleur.

Le feuilleton commence le jour où Tsippora fait la rencontre d’un inconnu qui fuit la cour de Pharaon. Moshé, enfant juif recueilli et élevé par la fille de Pharaon, fuit l’Egypte (où son peuple a été réduit en esclavage) car il a tué l’un des hommes de Pharaon. Nous replongerons dans le passé pour découvrir les origines de ce personnage biblique.

Un récit en 100 épisodes, vous pouvez en lire un par soir avec votre enfant, ou plus en fonction du temps dont vous disposez. Jusqu’à leur mort sur le Mont Nebo d’où ils aperçurent La Terre Promise qu’ils ne fouleront jamais.
Il y a très longtemps, j’ai fait le plus beau voyage de toute ma vie en Jordanie et je suis allée sur le Mont Nebo, et je peux vous dire qu’il n’est pas nécessaire de croire en Dieu pour être émue de se trouver à cet endroit chargé de notre Histoire.

J’ai pour ma part, trouvé que les illustrations étaient très modernes. Je m’agace souvent des représentations sur lesquelles Moïse ressemble au Père Noël et les personnages féminins à des poupées de porcelaine, ce qui, par ailleurs, doit être probablement fort éloigné de la réalité.

Je le mets dans la partie « Romans » de l’article, comme ça, pas de discussion sur la véracité du feuilleton. Ce n’est peut-être pas parfaitement le récit de la Bible mais ça permettra à votre enfant (et peut-être à vous aussi) d’en savoir un peu plus sur de grandes références culturelles, historiques et artistiques.

La Bhagavad Gita

Ma fille qui avait beaucoup de mal à s’endormir adorait le CD du livre « Je m’endors bien » qui contait l’histoire de la Bhagavad Gita et c’était d’une grande utilité avec des excercices de relaxation issus du yoga, du pranayama

Un peu de Philosophie

Les Dieux et Dieu
Brigitte Labbé et Michel Puech/ Jacques Azam
Editions Milan, Les gouters Philo, nouvelle édition 2023, 52 pages, 9,50€
A partir de 7 ans

Une petite collection que nous aimons bien et que nous avions déjà présentée ici.

Pourquoi les humains ont-ils besoin de comprendre la création du monde et comment la religion peut-elle apporter des réponses à certains ?

On part des mythes pour expliquer la création du monde, des mythes qui forment en partie la culture d’un peuple. Les humains ont décidé de quelle façon ils devaient enterrer leurs morts, ça fait partie de leur culture.
Dans chaque culture, il y a un Dieu ou des Dieux. Les Dieux donnent des réponses aux questions auxquelles on ne saurait pas répondre, ils répondent aux mystères. Et comme ils s’occupent de tout, on peut leur demander des choses, on veut leur plaire pour les satisfaire, on les remercie. S’ils sont contents de nous alors peut-être réaliseront-ils nos voeux les plus chers? C’est ce qu’on appelle la religion. On choisit des représentants qui vont être dévoués à Dieu ou aux Dieux. Par contre, un représentant qui se prend pour Dieu, c’est un gourou, il est le chef d’une secte.

Que que veut dire croire en Dieu ? C’est avoir la foi. Qui sont ceux qui veulent imposer leur religion ? Les fanatiques. La liberté de penser, la tolérance.

On suit des idées les unes après les autres en partant de comprendre la création et en arrivant à relier les humains entre eux. Passionnant mais pas à la portée de tous. Alors, 7 ans, selon l’éditeur… Je suis un peu perplexe ou alors il faut être très accompagné par les parents.

Dans la même collection, vous trouverez aussi Avec religion, sans religion.

J’ai cité un philosophe en bas de page sur Découvrir la religion par d’autres biais.

Quelques Documentaires

Cité Babel, le grand livre des religions
Pascale Hédelin/ Gaëlle Duhazé
Les Editions des éléphants, Livre animé, 32 pages, 2015, 16,50€
A partir de 6 ans

On part à la rencontre des habitants de chaque étage d’un immeuble. Le livre est découpé en 4 parties axées autour d’une spirale, ce qui vous permet de tourner chaque étage indépendamment.

L’épicier du Rez-de chaussée est athée, il reçoit des gens de toutes confessions dans son magasin ; Aux autres étages, les habitants ont des religions monothéistes. On peut bouger tous les volets et découvrir fêtes, traditions, symboles et habitudes alimentaires de trois familles (et même un peu plus) sur une année.

Il a été récompensé par le très prestigieux « Prix sorcières » en 2016.

Les religions expliquées aux enfants
Collectif, Playbac Editions, Documentaire, 2019, 5,90€
A partir de 6 ans

Peut-être que vos enfants connaissent déjà Le Petit Quotidien qui est une ressource parfois disponible dans les écoles. C’est un petit journal pensé pour les enfants de 7 à 10 ans. Il regorge d’informations passionnantes, c’est toujours un succès à la maison. Pour les CM2 et plus, vous avez Mon quotidien à votre disposition.

Pour 6 €, pas d’excuse avec le prix, vous allez pouvoir, sans les abrutir, leur parler de religions. Il est vraiment bien fait ce petit fascicule, des doubles pages simples et colorées, comme le titre l’indique « et aux grands aussi parfois », ça ne fait pas de mal de se remettre en tête les grandes religions du monde, les lieux de cultes associés, les fêtes, les textes sacrés et leurs origines.

On aurait tendance à croire en vivant en Occident que les religions que nous connaissons le mieux sont celles qui sont les plus importantes en nombre, ce qui n’est pas complètement réaliste. Les deux grandes oubliées de l’Occident sont le Bouddhisme et l’Hindouisme.

Des formats type Documentaires ou Encyclopédies adaptés à chaque âge.

Les religions
Mes p’tites questions, Milan, 40 pages, 2011, 9,50€
A partir de 6 ans

Un petit documentaire très bien fait pour aborder les thématiques classiques de la religion sous forme de questions, telles que les enfants se les posent.

Un thème par double page. C’est facile à comprendre, et on peut ne passer en revue que quelques questions, dans l’ordre qui nous plait.

Simple, efficace et avec des pages plastifiées pour résister plus longtemps.

C’est quoi Ramadan
Albouraq jeunesse, 2015, 5€
À partir de 4 ans

Un petit album pour les petits, mettant en scène une maitresse qui explique à ses élèves ce qu’est Ramadan et des enfants qui expliquent comment ils vivent cette période dans leur famille, et les questions qu’ils se posent. On y aborde le jeune, la prière et le partage. D’autres petits albums concernant l’Islam sont également disponibles dans cette collection.

Dieu Yahweh Allâh
Katia Mrowiec, Michel Kubler, Antoine Sfeir, A-B Hoffner
Bayard Soleil, 2004, 192 pages 19,90 €
À partir de 8 ans

Chez Bayard, ce livre est très bien fait et permet d’aborder les christianisme, le judaïsme et l’islam et de faire des parallèles entre les 3 religions monothéistes, ce qui toujours particulièrement intéressant au travers d’une centaine de questions.

Les sujets sont vastes et le livre s’articule donc en différentes parties, que l’on peut reconnaitre facilement grace a la couleur vive sur le bord des pages : les grandes questions des croyants, la foi des croyants, la vie des croyants, la prière et les pratiques religieuses des croyants, les fêtes et les symboles religieux des croyants, les lieux sacrés des croyants et enfin les croyants du XXIe siècle.

L’Islam raconté et expliqué
Ramzi Assadi / Hélène Aldeguer
Saltimbanque Editions, 2020, 96 pages, 16 €

À partir de 8 ans

Un très bel album très joliment illustré, pour les enfants (ou les plus grands d’ailleurs), croyants ou non, pour comprendre l’Islam, au travers des épisodes les plus célèbres de l’histoire de son histoire, et d’autres souvent plus méconnus.

Il se structure en deux parties :

  • l’histoire de l’Islam en se focalisant sur la vie et le rôle de Mohammed
  • le message de l’Islam, avec les prophètes, les mythes fondateurs, les valeurs, les pratiques et les mosquées célèbres.

On apprend l’essentiel, l’histoire, les rites, le vocabulaire, et, une fois de plus, les parallèles avec les autres religions monothéistes sautent aux yeux.

Des Encyclopédies très complètes.

3 minutes pour comprendre les 50 plus grands courants religieux et spirituels.
Russel Re Manning
Le Courrier du Livre, 2011, 160 pages, 18€
A partir de 12 ans

Je l’avais récupéré dans une vente de livres seconde main, il est ultra complet puisqu’il présente 50 courants religieux et spirituels.

On ne se cantonne pas aux principales religions, c’est donc un livre plus avancé pour ceux qui s’intéressent particulièrement aux religions. Traduit de l’américain, il fait parti d’une série qui aborde pleins d’autres sujets plus passionnants les uns que les autres en les vulgarisant pour les adapter au plus grand nombre de lecteurs possible.

Une double page, une religion, c’est simple et efficace; évidemment pas très détaillé. J’aime l’idée de pouvoir lire quelques pages lorsque j’en ai le temps, je fais pareil avec les livres sur les oeuvres d’art. On apprend un truc par jour, c’est déjà pas mal!

Dieu a transmis sa parole à différents prophètes (définition du Larousse : Interprète de la volonté d’une divinité pour le présent ou pour l’avenir) : Abraham, des traditions dites « Abrahamiques » sont nées les 3 grandes religions monothéistes du bassin Méditerranéen avec Moise (Judaïsme), Jésus (Christianisme) et Mahomet (Islam).

Ces trois religions évoquent toutes Abraham dans leurs livres sacrés, dans leurs célébrations aussi comme l’Aïd El-Kébir qui commémore le sacrifice d’Abraham.

Des BD pour les grands

Aux premiers siècles de l’Islam
Domnique Joly/ Emmanuel Olivier
Casterman, 2020, 48 pages, 12,95€
A partir de 8 ans

La naissance d’une religion fait effectivement partie de notre histoire, c’est sans doute pour cette raison que Casterman a choisi ce sujet passionnant pour sa collection L’Histoire du monde en BD.

On commence tout naturellement par une carte de l’Arabie et la naissance de Muhammad à la Mecque vers 570. C’est l’archange Gabriel qui lui serait apparu comme messager d’Allah et lui aurait dicté les paroles qui seront plus tard réunies dans le livre sacré des musulmans, le Coran (récitation), des textes en arabe qui devient la langue principale de l’Islam.
Il dicte la Charia, la loi islamique, le chemin qui mène à Dieu. La Sunna est un ensemble de textes qui regroupe les paroles et actions du Prophète, les récits de la vie de Mahomet. Ces deux livres sont le fondement de la foi du musulman et ses guides.

Dieu, comme le Prophète ne doit pas être représenté, ce qui est respecté ici car il est toujours de dos ou le visage dans les mains. L’Hégire de Mahomet est évoquée, c’est le premier jour de l’année musulmane, c’est une fête qui dépend du calendrier lunaire (354 jours, le calendrier juif suit lui un calendrier luni-solaire) et qui change donc de date chaque année.

On aborde la vie quotidienne, les principes religieux, les grandes fêtes mais aussi les conquêtes arabes et la création d’un Empire arabo-musulman, les califes, des peuples différents, avec une religion et une langue commune, et plus tard une monnaie commune. Mais l’unité de l’Empire se brise et deux califats émergent, les sunnites et les chiites. Le reste du monde en profite pour reconquérir des territoires perdus et Bagdad, la capitale de l’Empire musulman est prise par les mongols (n’hésitez pas à aller lire les articles que nous avons consacrés à la Mongolie).
Les conditions de vie dans ces grands territoires, les cultures, les nomades, l’élevage, les villes à forte densité, la construction des villes autour de la Mosquée, les palais, les jardins, les bains publics, les artisans, les marchands, les commerçants.

Mais aussi les grandes découvertes; les sciences, la médecine, l’astronomie, les mathématiques, la philosophie, l’art, la poésie, la littérature.

Enfin bref, si vous êtes curieux, cette BD est vraiment très complète. Elle parle de religion bien entendu mais pas que, vous comprendrez la prospérité du monde musulman en relisant l’Histoire.

Vous trouverez dans la collection « L’Histoire de France en BD », un volume sur Henri IV et les guerres de religions.

La Bible en BD
Gwénaëlle Boulet et Bénédicte Jeancourt/ Collectif illustrations
Bayard Jeunesse, dernière Edition 2024, 420 pages, 18,90€
A partir de 7 ans

L’avantage de ce genre d’ouvrage, c’est que les textes ne changent pas…et la version BD est un peu plus ludique et attractive pour les enfants que le « le livre le plus vendu de tous les temps » dans son format non illustré.

La bible, le livre sacré des chrétiens est composé de deux parties, l’Ancien Testament qui traite de l’histoire du monde depuis sa création, jusqu’à la période précédant la naissance de Jésus-Christ. La Torah et la Bible ont les textes de l’ancien Testament en commun.
Le Nouveau Testament comprend les Evangiles des disciples.

Ce livre, quelle qu’en soit sa forme, je vous le recommande car il est composé de récits merveilleux que chacun interprétera en fonction de sa foi. Il vous aidera à comprendre et interpréter la littérature ou l’Art Occidental. La Bible a une influence très importante sur la culture de nombreux pays occidentaux. L’arche de Noé, la tour de Babel, le sacrifice d’Abraham, Moïse sauvé des eaux qui fera s’ouvrir la mer pour sauver son peuple (Pessah, le « passage » pour les juifs), ou Pâques, le passage de la mort à la vie pour les chrétiens, la terre promise, les 10 commandements, David et Goliath, Jonas (personnage clef de la fête du Grand pardon, Yom Kippour)

Chaque récit est suivi d’une double page qui offre des explications sur le contexte historique et des questionnements aussi sur le comportement de chacun. Le livre parle essentiellement de l’Ancien Testament, mais une petite partie aborde le Nouveau Testament avec la vie de Jésus, un juif qui a été nommé le Christ ou le Messie (Messiah en Hébreu), car il est venu sur Terre de la part de Dieu pour libérer les hommes du mal et de la souffrance. La résurrection et les rôles de messagers des apôtres à répandre cette nouvelle religion, le christianisme.

Pomme d’Api Soleil pour les 3-6 ans, Astrapi soleil pour les 7-11 ans puis Filotéo, un magazine chrétien pour les 9-13 ans chez Bayard. Attention, il s’agit d’abonnements : donc ce ne sont pas des magazines « découverte », plutôt une solution long terme. Il existe aussi un grand nombre de livres « Eveil spirituel » toujours chez Bayard et une collection de BD sur la thématique « Eveil religieux » avec des personnages importants de l’Histoire chrétienne.

Jérusalem
Vincent Lemire/ Christophe Gaultier
Les arènes BD, 2022, 256 pages, 27€
A partir de 14 ans

Mon fils de 12 ans s’est vite découragé devant le volume. Beaucoup de pages, des textes denses et des thématiques compliquées. Je lui proposerai à nouveau dans quelques années.

Néanmoins, si vous cherchez un ouvrage ultra complet, vous pourrez comprendre un peu mieux la complexité des conflits dont l’enjeu est cette terre qui a vu passer tant d »Histoire et de conflits.

C’est un arbre, un olivier qui nous raconte ce qu’il a vu défiler au cours des siècles.

Découvrir les religions au travers des fêtes

Nos fêtes préférées dans le monde entier
Barnabas et Anabel Kindersley
Gallimard Jeunesse, 2007, 64 pages, €
A partir de 6 ans

Ma fille avait emprunté ce livre à la bibliothèque de son école et je l’avais trouvé très intéressant. Classer les fêtes (pas forcément religieuses) par saisons et nous proposer de la vivre dans un pays.

Dans le même esprit, mais un peu plus complet, j’avais récupéré un Dictionnaire des fêtes, classées donc par ordre alphabétique. Et majoritairement illustré avec des oeuvres d’Art en noir et blanc. « Redécouvrir les traditions et s’amuser des fêtes les plus folles ! »
C’est un vieux machin mais je trouve plus intéressant d’avoir toutes les fêtes de toutes les religions qu’un livre par religion, ce qui est apparemment plus facile à trouver.

Et pour les plus petits, on peut toujours compter sur Usborne pour nous sortir un parfait documentaire !

Les fêtes du monde (Festivals in english 🇬🇧 )
Jane Bingham/ Mariona Cabassa
Usborne, 2023, 32 pages, 11,95€
A partir de 3 ans

Nous y découvrons des fêtes du monde entier, pas forcément religieuses d’ailleurs, classées par thèmes. En fin d’album, des explications rapides pour savoir quand ont lieu ces différentes fêtes, où, pourquoi, et comment elles sont célébrées.

D’autres façons de découvrir les religions

Si votre enfant aime la géographie, je vous recommande aussi les Atlas type géopolitique ou historique, mon fils a celui de Grataloup, un ouvrage fascinant mais clairement pas à la portée de ceux qui ne sont pas passionnés. Ces cartes vous aident à comprendre la marche du monde, depuis ses origines et vous parlent donc de conquêtes religieuses.

Une autre approche pourrait être celle de la cuisine ? « Dis-moi ce que tu manges, je te dirai qui tu es »

J’avais acheté suite à une émission sur France Inter, un très beau roman graphique de Zazie Tavitian, A la recherche de Jeanne (Chez Calmann Lévy), elle repart sur les traces de sa grand-mère au travers d’un livre de recettes retrouvé dans un grenier.

Mais aussi un livre de cuisine indienne illustré chez Mango Editions. Je suis personnellement grande fan de la cuisine de Yotam Ottolenghi. Ou encore la cuisine des fêtes.

Des Festivals de musique, le yoga, le cinéma, le fantasy et même les jeux vidéos. Le sacré est présent partout dans notre vie quotidienne.

La créature du Golem est souvent utilisée en comics, il y a même un personnage Marvel. J’ai trouvé en anglais un roman graphique appelé « Breath of Bones » qui nous a beaucoup plu. Comment la culture pop revisite-t’elle la mythologie? un autre sujet passionnant.

Mais encore des livres sur les écritures ou les alphabets, on m’a recommandé celui de Marc-Alain Ouaknin, le rabbin philosophe qui explique l’alphabet aux enfants sous forme d’un dialogue, pas évident mais passionnant. Il a écrit aussi La Tora expliquée aux enfants, mais je n’ai pas eu l’occasion de le lire.

Des livres d’Art, d’architecture, d’archéologie, des livres sur la construction des jardins. J’ai un souvenir ému à l’Institut du monde arabe lors d’une exposition sur les Jardins d’Orient en 2016.

Vous connaissez bien vos enfants, choisissez avec soin le meilleur point d’entrée pour les intéresser au sujet?

C’est aussi au travers des voyages qu’on arrive à mieux comprendre, et donc à respecter les autres. Il existe au 4 coins du monde des merveilles plus ou moins connues que je vous recommande vivement si vous en avez l’occasion car ils sont des preuves vivantes des changements de l’Histoire.

Je ne citerai pas les lieux de pèlerinages classiques de chacune des religions, je vous donne quelques endroits qui me semblent extra-ordinaires.

La mosquée cathédrale de Cordoue, un temple romain devenu basilique chrétienne puis une mosquée à l’époque Omeyyade devenue par la suite une cathédrale. Un monument majeur de l’Art des Omeyyades en Occident, témoin de la présence des musulmans en Espagne. Si vous avez la chance d’aller la visiter, vous comprendrez l’émotion qu’on y ressent; la richesse culturelle d’un tel endroit est unique. Elle est d’ailleurs classé au patrimoine mondial de l’Unesco.

Istanbul est aux confins de l’Orient et de l’Occident, c’est sans doute sa situation géographique qui fait de ce pays et plus particulièrement cette ville, un lieu unique. Sainte Sophie est un exemple incroyable. Aujourd’hui 90% de la population turque est musulmane, il n’est donc pas très surprenant que Sainte Sophie soit redevenue, depuis 2014, une mosquée. Pourtant elle a été construite sous le règne de Constantin pour être une basilique, est devenue Eglise sous le règne de Justinien. Devenue mosquée à l’époque ottomane puis musée vers 1934, lors d’une période de laïcisation du pays.
Elle figure elle aussi au patrimoine mondial de l’Unesco

Jérusalem. C’est mon mari, fils d’un arabe libanais chrétien né en Israël qui m’y emmènera dans un futur pas trop lointain j’espère. La ville trois fois sainte.

Bibliothèque Chester Beatty à Dublin. Le magnat américain de l’industrie minière; Chester Beatty, adorait l’Irlande à qui a laissé son incroyable collection d’Art religieux. Cet endroit est une mine d’or. Je n’y ait pas passé assez de temps mais si vous allez à Dublin, je vous recommande vivement un petit tour.

House of One Berlin

Le temple du Lotus à New Dehli, un lieu de culte du Bahaïsme (une foi globale centrée sur l’unité religieuse, la paix mondiale et l’égalité) monument ouvert à toutes les croyances. C’est la première fois que j’entends parler de cette religion issue de l’islam chiite, mais pourquoi pas?

A chacun sa façon d’aborder la religion, je vous laisse choisir les livres qui vous parlent le plus, et je vous laisse évidemment le soin de m’en conseiller d’autres pour étoffer cet article.

Plus on lit et plus on apprend que nous avons beaucoup en commun. Je suis passée d’un livre à un autre, et revenue en arrière des dizaines de fois pour constater que dans chaque religion, nous avons en commun des personnages, des célébrations, des époques et l’Histoire.

Et j’essaie d’ici la fin du mois de trouver quelques bouquins intéressants sur le Bouddhisme et l’Hindouisme. En attendant, comme en Angleterre, ces religions sont plus représentées; voici quelques collections à explorer.

Indian, collection Stars of Mythology 🇬🇧
Nancy Dickmann
Franklin Watts, Hachette, 2017, 30 pages, £12.99
A partir de 9 ans

Indian, collection Stars of Mythology 🇬🇧
Nancy Dickmann
Franklin Watts, Hachette, 2017, 30 pages, £12.99
A partir de 9 ans

J’ai trouvé, dans la collection « Stars of Mythology » un livre amusant sur les mythes Indiens. Un documentaire qui aborde de façon ludique les grands mythes de la religion Hindou.

Collection We Worship Here 🇬🇧
Angela Wood & Emma Trithart
Franklin Watts, Hachette 2019, 32 pages, £12.99
A partir de 6 ans

Ou encore cette collection qui parle de 6 lieux de cultes.

Si vous habitez à Londres, je vous recommande vivement la visite du temple Hindou; BAPS Shri Swaminarayan Mandir, un lieu unique en Europe avec son Musée à découvrir absolument.

Un lundi parfum matcha

Je connais très mal la littérature japonaise, mais lorsque nous sommes partis au Japon j’ai lu un très beau livre « Au prochain arrêt » de Hiro Arikawa, je l’ai tellement apprécié que je l’ai fait lire aux enfants (9 et 12 ans). Eux aussi, on aimé découvrir le Japon et la culture japonaise au travers de tout ces passagers qui entrent et sortent sur une ligne de train.

Dans ce livre, j’ai un peu le même sentiment, je suis dans le même registre. La thématique des saisons qui rythment les romans, la poésie et la contemplation.

Il ne s’agit pas de littérature jeunesse à proprement dit mais honnêtement, ce n’est pas très long, les chapitres se lisent facilement, on a envie d’en savoir plus sur chacun des personnage. La seule difficulté serait d’avoir du mal pour un enfant à relier les personnages entre eux? Mais c’est plutôt lié au format choisit pour la narration.

Au fil des 12 chapitres, durant une année complète, nous rencontrons divers personnages qui côtoient de près ou de loin le même salon de thé de Tokyo.

Au Japon; il y a beaucoup de salon de thé, les japonais s’y arrêtent pour manger un gateau de saison et boire une tasse de thé.

On mange un gateau sucré en buvant un thé amer. Au Japon, on boit du thé à chaque repas, il existe même un rituel pour servir le thé.
Pour ce qui est des gateaux, j’ai eu l’occasion d’aller dans des salons de thé c’est assez incroyable, ils sont d’une beauté…évidemment les ingrédients sont de saison, mais par exemple dans un musée, ils avaient créée au salon de thé, des gateaux pour aller avec chaque oeuvre présentée à l’exposition temporaire. Ca vous donne une idée de l’importance du détail et de l’esthétique dans ce pays.

Le fils d’un marchande de thé qui habite à Kyoto, Kippei est envoyé par son père à Tokyo. Il lui demande d’aller ouvrir une succursale à Tokyo. Il n’est pas très enthousiaste, mais se rend à Tokyo dans le salon de thé Marble de « Master » qui lui ouvre exceptionnellement ses portes un lundi. Dans le salon renommé « Matcha » pour ce lundi particulier, il va faire la rencontre d’une jeune femme, Miho qui pensait que ce jour était le plus malchanceux de sa vie.

Ce genre de roman choral rentre probablement dans une catégorie « Feel Good », le narrateur change à chaque chapitre, le rythme est lent, si votre enfant aime les livres d’actions alors il risque de sérieusement s’ennuyer avec celui-ci. Mon fils l’a lu en une heure et il a passé un bon moment, mais il faut aimer s’imprégner des cultures pour apprécier ce genre de littérature.

Ce serait la suite d’un autre roman que je n’ai personnellement pas lu mais ça ne m’a absolument pas dérangée pour découvrir celui-ci.

Michiko Aoyama
Traduit du japonais par Alice Hureau
Editions Nami, Roman, 224 pages, 2024
19€

e-Book 12,99€

Issun Bôshi – L’enfant qui n’était pas plus haut qu’un pouce

Encore un très bel album signé Icinori, alias Mayumi Otero et Raphaël Urwiller, dont nous vous avions parlés en détails à l’occasion de la présentation de leur superbe album Merci.

Ce que j’aime dans les albums jeunesse, c’est l’originalité et la diversité. Cette fois-ci, on a affaire à un grand album, tout en longueur, imprimé sur du papier épais (c’est tellement agréable ces grosses pages !)

Les illustrations sont très graphiques mais chargées de détails. On a l’impression d’être dans un film d’époque et on s’attend presque à voir bouger les personnages.

Ah oui, revenons en à l’histoire ! Issun Bôshi est un conte traditionnel japonais.

Dans un village japonais, un couple de paysans voit enfin ses prières s’exaucer lorsqu’il donne naissance à un tout petit garçon pas plus grand qu’un pouce. Ils le nomment Issun Bôshi, “l’enfant qui n’était pas plus haut qu’un pouce”. À 15 ans, le jeune garçon n’a pas pris un centimètre et décide de partir à l’aventure, équipé d’un bol de riz et d’une aiguille. Le bol de riz lui servira tantôt de bateau, tantôt de protection alors que l’aiguille lui servira d’épée. Lorsqu’un ogre lui propose de voler le trésor du seigneur du village voisin en échange d’une taille humaine, celui-ci refuse, mais se dirige néanmoins vers le village voisin. Il sera embauché par le seigneur pour tenir compagnie à sa fille.

Je ne vous en dit pas plus. Et vous laisse découvrir la fin de l’histoire de ce petit personnage au coeur de samouraï, qui aimerait bien malgré tout avoir taille humaine et qui nous prouve qu’on peut faire de grandes choses en étant petit.

À partir de 5 ans.

Issun Bôshi
Icinori
Album, 40 pages, Actes Sud Junior, 2013
16,90 €

On ne dit pas sayonara

Je l’ai beaucoup vu passer et j’ai eu la chance qu’on me le prête. Il faut dire que le Japon est à la mode!

Deuil et Japon ne vont pas toujours de paire, pourtant, deux fois dans le mois, sous la thématique du Japon, nous abordons la perte d’une Maman.

Elise, 12 ans a perdu sa Maman.

Son Papa a décidé de tout enterrer, de ne plus en parler. La mère est morte, le sujet est clos, le cercueil fermé, on en parle plus!
Et comme elle était japonaise, on élimine tout ce qui est en relation avec le Japon par la même occasion, le cerisier planté au fond du jardin, la langue parlée à la maison, le piano auquel jouait sa mère, l’alimentation, les photos et surtout on ne parle pas de son chagrin, et encore moins du manque.

Mais la seule chose dont il ne pourra pas se débarrasser, c’est de cette fille métis qui ressemble tant a sa Maman et qui ne comprend pas le silence de son père.

Heureusement avec la bonne copine Stella qui amène de la fantaisie dans cette vie bien tristoune, on peut transgresser les règles!
Et, par dessus, on ajoute l’arrivée imposée de la Mamie japonaise qui s’inquiète de ne pas avoir de nouvelles et débarque de Kyoto, un bon cocktail pour chambouler le quotidien de ce duo muré dans le silence. Progressivement, la vie va s’installer à nouveau; l’espoir de parler de cette Maman qui nous manque. Comprendre, accepter et revivre.

A partir de 10 ans (selon l’éditeur) si vous êtes d’accord pour que votre enfant lise « mon père et ma mère ont fait l’amour sous un piano la première fois » et quelques menus détails sur le sujet. Je préfère vous prévenir ici car je pense que 10 ans est un peu prématuré pour lire ce genre de phrases dans le cas de la majorité des enfants.

A part le petit sujet, les chapitres sont assez courts et ça reste assez facile à lire.

J’aime le personnage du Papa, un être blessé qui essaie de survivre au décès de sa femme sans réaliser qu’il n’a jamais rien expliqué à cette enfant qui culpabilise. On essaie tous de sortir la tête de l’eau lorsque l’on perd un être aimé, sans forcément réaliser ce qu’il se passe autour. Il y a une forme d’égoïsme pur ou peut-être de reflexe de survie face au deuil.

Elise évidemment est complètement perdue, elle essaie de trouver les pièces du puzzle qui lui ont manqué pour comprendre ce qu’il s’est passé et pourquoi son Papa s’est complètement refermé sur lui et vit maintenant avec une carapace dont il ne veut pas se séparer.

Il y a aussi des moments drôles avec la copine Stella qui est un peu « zinzin », elle a effectivement parfois l’air un peu perché, mais c’est exactement le genre de copine dont on a besoin dans ces moments là, pour regarder un bon manga ou nous inscrire à un championnat de puzzles.

C’est sans surprise (facile à dire une fois que c’est fait 😉 qu’il a reçu le prix du Premier Roman organisé par Gallimard Jeunesse, en association avec « Télérama » et RTL.

Antonio Carmona/Sibylle Delacroix
Gallimard Jeunesse, Roman, 224 pages, Novembre 2023
13,50€
e-book 9,49€

Japorama

Énorme coup de coeur pour ce merveilleux album documentaire qui donne envie de se téléporter directement au pays du soleil levant.

J’avais vu passer ce bel ouvrage il y a un bon moment déjà et ce thème japonais était l’occasion rêvée de me le procurer !

Quelle richesse dans ce documentaire ! Que de couleurs ! Je suis réellement tombée sous le charme.

Avec plus de 200 pages, ce n’est pas un album qu’on peut lire d’une traite ! C’est plutôt un livre de chevet qu’on feuillette au gré de ses envies et de ses humeurs, pour découvrir ce pays énigmatique, qui, jusqu’aux dernières décennies du XIXe siècle, n’avait que très peu de contact avec le reste du monde.

Je reprendrai quelques mots de l’introduction pour vous présenter ce livre. Ce livre n’est « ni un guide classique, ni un texte à visée scientifique, ni un récit de voyage […]. Il s’agirait plutôt d’une sorte de « carte » faite pour charmer et inspirer.

Les illustrations très stylisées mais foisonnantes de petits détails de Sandrine Ferrero sont tout simplement splendides et toutes ces couleurs font du bien en ces temps de fin d’hiver grisaille et d’ambiance socio-économique morose.

Le livre est divisé en 7 parties :

Tokyo, ville incontournable par laquelle la rencontre choc se fait

Saisir, comprendre, s’ajuster. Avoir la bonne attitude et observer, quand il est difficile de comprendre la langue et de se faire comprendre.

A travers le Japon : pour découvrir la fameuse « golden route » (Tokyo – Miyajima)

À boire et à manger, où on ne parle pas que de sushis !

Culture, esthétique et mentalités : l’art de vivre et la façon de penser japonaise.

Made in Japan : entre traditions et inventions

Une année au Japon : avec les saisons et festivals annuels

Bonne découverte.

Pour ma part, je vais regarder le prix des billets !

À partir de 10 ans.

Japorama
Marco Reggiani / Sabrina Ferrero
Album, 224 pages, Casterman, 2019
19,95 €

Momoko: une enfance japonaise

Je crois pouvoir dire que ce livre a été le coup de coeur de mes deux enfants cette année. Ils l’ont lu de nombreuses fois, individuellement mais aussi ensemble, ce qui est assez rare.
Je ne sais plus où j’en ai entendu parler pour le première fois mais depuis, je n’ai cessé de le voir, recommandé de toutes parts.

C’est un format assez inhabituel que vous propose Kotimi, un gros livre, dont on sait, rien qu’en le regardant, qu’on va apprendre pleins de choses intéressantes. Une grosse encyclopédie ludique sur le Japon en courts récits.

Un roman graphique, donc écrit et illustré par la talentueuse Kotimi, qui vit aujourd’hui en France et nous raconte son enfance au Japon en 8 chapitres et 3 surprises, il s’agit principalement de souvenirs d’enfance et de traditions.

Comme tous les enfants, Kotimi a été marqué par son entrée au CP, enfin, peut-être plus particulièrement pour elle que pour certains, car elle n’a pas pu participer à la cérémonie de rentrée des CP.

Comme tous les japonais, le Papa de Momoko, travaille beaucoup, et elle ne le voit quasiment jamais, car il travaille tous les jours et le seul jour où il ne travaille pas, le dimanche il va jouer au golf avec ses collègues. Mais un jour, elle va pouvoir passer un moment unique avec son Papa; c’est le dimanche où elle a découvert son Papa.

Ou encore sa petite soeur handicapée mentale ou la cérémonie du thé chez sa grand-mère.

Elle a su relater des moments simples de son quotidien d’enfant et du coup, vos enfants sont captivés. C’est une très belle découverte. Le prix est assez élevé car c’est un très bel ouvrage qui sera sans doute l’occasion d’un joli cadeau pour une occasion particulière.

Deux tomes ont été rajoutés au premier:
Les vacances de Momoko, édité en 2022, 14,90€
Les amis de Momoko
, édité en 2023, 14,90€

Comme vous pouvez l’imaginer, les enfants se sont rués dessus. Nous continuons d’apprendre sur la culture japonaise au travers de cette petite fille dans le Tokyo des années 70. On continue de grandir avec Momoko et de faire des découvertes au travers de petites histoires du quotidien. Le format a été changé pour un plus petit, vous trouverez maintenant la collection complète dans le même format. Les deux derniers sont un peu plus courts (autour de 112 pages) et un peu moins cher. Le prix du premier a été réduit à 15,90€ pour 168 pages.
Même si ce n’est pas une obligation, je recommande tout de même de les lire dans l’ordre, ce sera plus simple pour les enfants.

Je tiens de source sure que le quatrième sortira cette année!!

Kotimi
Rue du Monde, collection Pas comme les autres, Roman graphique, 172 pages, 2020
18,80€

Premier Post Novembre 2021

Le printemps de Sakura

Je crois qu’on ne rentre pas la même personne que celle qu’on était après un voyage au Japon. J’ai eu la chance de faire ce merveilleux voyage en Octobre dernier et j’ai du coup encore envie de parler de ce pays pour qui un grand nombre ressent une forte attirance sans même y avoir mis les pieds. C’était mon sentiment depuis de nombreuses années et aujourd’hui, je ne pense qu’à y retourner pour découvrir encore plus de cette culture dont je me sens si proche.

Je relis les livres que j’avais déjà lu avant de partir mais maintenant, je les regarde d’un oeil si différent.

La nature et sa contemplation, apprendre à regarder les saisons qui passent pour ralentir le temps, ralentir la cadence de nos vies citadines.
Il y a une forte ambivalence dans le quotidien des japonais, ils travaillent à 100 à l’heure, ne se démarquent pas les uns des autres car ce serait très mal élevé, ils sont tous « en uniforme » selon nos critères et ils présentent l’organisation des fourmis autour de leur termitière et pourtant dans même dans ces villes tentaculaires existe une forme de sérénité. Il faut simplement se contenter du moment présent. La routine n’est pas ennuyeuse; c’est dans les rituels du quotidien que l’on rencontre la satisfaction.

Je ne sais plus car quelle biais, cette BD est apparue, Insta, un magazine gratuit sur la BD, Page des libraires, peu importe: elle avait tout pour me plaire sur le papier, à commencer par cetet couverture très inspirante. Avec les enfants qui grandissent, ça nous permet de vous proposer aussi des choses que vous apprécierez en tant qu’adultes

On pense que la mort d’un être aimé est insurmontable et pourtant, chaque année, le printemps revient, la vie continue malgré notre peine et c’est certainement en partie avec l’aide de la nature que l’on arrive à faire son deuil.

Sakura a perdu sa Maman, lorsqu’elle avait 5 ans. Elle a eu un accident de vélo. C’est le premier chapitre, celui qui évoque le passé en noir et blanc; celui de l’accident.

De Papa français et de Maman japonaise, la petite fille vit maintenant seule à Tokyo avec son Papa. Alors qu’une mission professionnelle l’envoie en Inde, Sakura va aller passer les vacances de printemps chez sa grand-mère, Obaa en japonais, dans un village au bord de la mer, ce qui ne la réjouit pas. Elle s’inquiète de tout ce qu’elle ne connait pas: la langue japonaise mal maitrisée, la vie dans une maison dans un village, la grand-mère et même le chat qui pourrait la mordre.

A chaque page, vous apprendrez quelque chose sur la culture japonaise. Sakura observe, écoute, imite les gestes de celle qui est la Maman de sa regrettée Maman. Elles apprennent doucement à se connaitre et on sent toute la bienveillance de cette Mamie qui veut transmettre les traditions. C’est une femme toujours active pour sa communauté, qui va guider Sakura dans la découverte de son quotidien.

Dans les tâches du quotidien, qu’elles exécutent ensemble, elles y trouvent du réconfort, elles parlent du passé, de l’enfance de la disparue. Elles s’apprivoisent, la confiance grandit comme une fleur qui pousse, lentement mais surement. d’ailleurs connaissez vous la signification de « Sakura », cerisier en fleurs, c’est ainsi que sa grand-mère la surnomme, petite fleur.

Il y a beaucoup de vignettes sans texte, un silence nécessaire pour parler du Japon.

Tous les soirs Sakura écrit son journal et nous rappelle ce qu’elle a fait avec sa grand-mère; le texte est écrit à l’encre bleu sur un papier quadrillé.

Cette grand-mère à la sagesse de mon Papa, elle explique en toute simplicité la vie et la mort comme faisant partie du cycle de la nature et les saisons qui reviennent, chaque année le printemps revient, peu importe la rudesse de l’hiver. Dans le printemps qui renait, il y a la vie et dans la vie il y a toujours un peu de ceux qu’on aime vivants ou morts. Le bonheur revient sans qu’on s’en aperçoive, le vide se remplit des petites choses de la vie. Quelle belle philosophie!

Cet album, selon moi est une merveille, je reste troublée à chaque lecture, tellement ce message est universel.
Je ne connaissais pas Marie Jaffredo et je ne sais pas si cet album est très personnel, si, comme moi elle a eu envie de Japon, si comme moi elle a traversé un deuil mais je ne peux que penser que c’est la cas, sinon, je ne pense pas qu’elle aurait trouvé les mots et les dessins avec une telle justesse dans les émotions que l’on peut ressentir dans ces moments là.
Ce pays et la renaissance vont de paire, c’est une évidence.

Je pense que cet album s’adresse à tous. Sakura a 5 ans, lorsqu’elle perd sa Maman, je vous laisse décider.

Marie Jaffredo
Glénat, Hors Collection Vents d’Ouest, 112 pages, 2022
19€
e-book 13,99€

Mon premier imagier du Japon

Morgane Boullier est une illustratrice bretonne qui a posé ses valises au Japon, ou elle a étudié le sumi-e auprès de deux sensei, maîtres japonais. Sumi-e signifie littéralement « image (e) à l’encre noire (sumi) » en japonais. 

Le but du sumi-e n’est pas de peindre de façon réaliste, mais de transmettre ce que nous inspire un sujet et l’état émotionnel dans lequel on se trouve lorsqu’on le peint. De transmettre des impressions plutôt qu’une réalité. C’est donc, d’une certaine manière, une philosophie et une pratique zen.

Dans ce bel imagier, Morgane Boullier nous fait découvrir le Japon au travers de 23 dessins peints à l’encre. Le but des éditions Akinomé et de Morgane : montrer les différentes facettes du Japon aux plus petits : ses animaux, ses traditions, sa culture, son artisanat, ses fleurs, sa gastronomie…

Nous admirons donc sur un superbe papier des fleurs, des animaux, des saisons, des objets reflétants le pays du soleil levant. Chaque illustration est accompagnée du mot correspondant en français bien sûr, mais aussi en romaji (transcription en caractères latins du mot japonais) et en japonais ! On va pouvoir frimer !

Pour la petite histoire, Morgane commence par peindre ses illustrations en grand sur du papier de riz, en utilisant les techniques du sumi-e. Puis elle les scanne en haute def, les retravaille numériquement pour les affiner et les adapter à l’impression.

Un magnifique travail, imprimé sur un superbe papier, qui plaira aux petits comme aux grands !

Et si, comme moi, vous aimez le travail de Morgane Boullier, elle vend ses illustrations sur sa boutique Etsy !

À partir de 2 ans.

Mon premier imagier du Japon
Morgane Boullier
Album, 48 pages, Maison Akinomé, 2023
13,50 €