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Tu vas voir

Avec des points noirs qu’on s’imagine être de grands yeux, on observe les choix dont on dispose dans la vie.

Un livre aux illustrations très poétiques pour aider nos enfants à grandir.

Avec des questions d’ordre plus ou moins philosophiques l’enfant est invité à s’interroger sur les choix qu’il peut faire.

Vous pourrez continuer l’échange avec votre enfant en le questionnant sur d’autres thèmes; un moment doux et rassurant pour grandir ensemble.

L’éditeur recommande à partir de 2 ans, je dirai plutôt 4 ou 5.

Frédérique Bertrand
Rouergue, Album, 40 pages, 2018
14,50€

Une chance sur trois

Un auteur qui se lance en littérature jeunesse, ça donne quoi? Vous vous souvenez forcément d’Olivier Adam; celui qui a écrit « Je vais bien, ne t’en fais pas. » qui avait été adapté au cinéma.

Très soudainement Nino, un élève de CM2, se met à avoir des visions, mais il met un peu de temps à réaliser car à chaque fois il y en a 3 et une seule d’entre elles se réalise.

Quel stress! Entrapercevoir 3 scénarios (souvent catastrophe) et ne pas savoir lequel sera choisi par le destin. Le pauvre Nino ne sait plus à quel saint se vouer… il est sur le qui-vive en permanence.

Il ne pense plus qu’à cela, essaie de comprendre quand elles arrivent et laquelle à le plus de chance de se réaliser. Ce n’est pas de tout repos de voir l’avenir!

Avec son copain Kader, ils vont essayer d’élucider les raisons de ce mystérieux pouvoir pas si super.

Voyons…quelle est la probabilité que ce roman ne plaise pas à vos enfants? Je dirai: une chance sur trois? j’espère moins…

Olivier Adam/ Thomas Baas
Flammarion Jeunesse, Roman illustré, 232 pages, 2023
13,90€
e-book: 9,99€

Kaléidoscopages ❤️

Voici un album comme je les aime. Un album qui fait voir les choses autrement. Un album pour les enfants, mais aussi pour les parents. À la manière d’un kaléidoscope, cet album multiplie les facettes des choses.

Pas vraiment de texte ici. Juste un mot, parfois plusieurs, pour décrire un dessin, une couleur ou un concept.

Un O peut être tantôt un zéro ou la lettre o, ou un rond. Un bout de bois, une épée, un pistolet, une baguette magique, ou juste un bâton. Le turquoise est-il du bleu ou du vert (je ne cesserai de me battre avec mon fils à ce sujet…)

Delphine Perret nous offre des dessins très épurés pour laisser la part belle à l’interprétation.

Et nous rappeler que tout est question d’interprétation.

On aimerait bien continuer à feuilleter plus de pages !

Je vous laisse avec ce teaser pour vous faire une meilleure idée.

Tout public.

Kaléidoscopages
Delphine Perret
Album, 108 pages, Le Rouergue, 2019
15 €

Tu vois quoi?

Un album tout carton pour jouer avec animaux, humains et autres créatures.

De grands flaps permettent aux petites mains de s’amuser avec une palette très colorée.

Les plus petits aimeront ce format original qui se lit dans la hauteur, vous pourrez les interroger sur ce que chaque être vaoit avant de lui dévoiler le choix fait par l’auteur. C’est tout à fait le genre d’album qui aurait bien amusé ma fille lorsqu’elle était petite. Il me rappelle d’ailleurs l’un de ses préféré dans lequel il fallait deviner quel animaux se cachait sous une feuille ou derrière une colline.
En général, les petits adorent se faire questionner et vous pourrez constater qu’ils sont bourrés d’imagination ce qui prête souvent à des grands éclats de rires!

Philippe Bretelle
Hélium, Tout carton flaps, 16 pages, 2021
13,90€

J’irai voir ❤️

Encore un veritable coup de coeur pour cet album petit format (16cm x 16cm).

J’aime tellement ce livre que je ne sais pas s’il est plus pour les parents ou plus pour les enfants…

De grands aplats de couleurs, des découpes dans les pages, ce livre splendide nous emmène en voyage en nous montrant une succession de paysages très stylisés.
Dès qu’on tourne la page, les découpes montrent un paysage différent grâce aux superpositions de carton et de couleurs : le bord de mer, la brume, le grand océan, les neiges éternelles, le désert, une île, une grotte secrète, une forêt, l’espace.

Un livre très poétique malgré un texte minimaliste.

Pour les plus jeunes « lecteurs », à partir de 18 mois je dirais, mais attention toutefois aux petites mains qui pourraient vite abimer cet ouvrage délicat. Les pages sont certes cartonnées mais nous sommes loin de l’épaisseur des pages des imagiers tout carton.

Une édition supplémentaire en carton plus épais serait peut-être la bienvenue pour que les plus jeunes puissent lire ce livre tout seul, au risque de perdre en délicatesse. En attendant, une lecture en duo s’impose si vous voulez conserver ce petit bijou en bon état.

Emmanuelle Bastien
Album à pages cartonnées à découpes, L’Agrume, 2019
11,90€

Paru pour la première fois en 2019

Simone la rétro-voyante

L’auteur, est aussi compositeur et interprète. Il a écrit plusieurs albums musicaux jeunesse notamment édités chez Actes Sud.

C’est son premier roman junior, il existe une deuxième tome de cette série et il y a aussi une petite série de roman cadet toujours chez Lafon.

J’aime beaucoup l’humour absurde, presque burlesque de cet auteur, à commencer par la petite galerie de portraits de la première page et le nom de ses personnages.

Alors que dès son plus jeune âge, Simone montre tous les signes qui feront d’elle une voyante hors pair; il lui arrive une accident qui manque de lui coûter la vie (ou l’écrabouillage de son cerveau). Finalement assez rapidement rassurée, sa Maman lui donne les rennes de l’affaire familiale en commençant par un client à qui elle doit prédire l’avenir. La consultation va révéler que les séquelles de l’accident sont sans doute plus graves que prévu ce qui va envoyer notre Simone direct au pensionnat de Sornettes-le-Puits!

Mais au pensionnat alors qu’elle pensait se faire soigner, Simone va se retrouver au coeur d’une conspiration de grande envergure.
Réussira-t’elle à déjouer la machination dont elle fait partie malgré elle?

Il se lit vraiment d’une traite, Simone va évoquer le passé, et les clients vont se rendre compte à côté de quoi ils sont passé: et non, il n’est pas toujours bon de savoir ce qu’on aurait pu faire si nous avions fait des choix différents…

Antoine Sahler/ Grégory Elbaz
Michel Lafon, Roman illustré, 175 pages, 2021
12,95€

Lunettes

Quelle bonne idée, une collection de livres qui nous parle d’un objet du quotidien. Cette collection existe depuis 2015, chaque année une nouveauté avec un duo auteur/ illustrateur inédit.

Cette couverture colorée m’a immédiatement fait sourire. Je porte moi-même des lunettes depuis mes 16 ans et ça n’a pas toujours été une partie de plaisir. J’avoue que je me suis même mise à pleurer quand l’annonce de l’ophtalmo est tombée! Il faut dire que le choix de montures à l’époque n’était pas étendu et que je trouvais qu’elles me faisaient ressembler à une grand-mère.

Si on avait eu l’idée de m’offrir ce documentaire, ça m’aurait sans doute remonté un peu le moral et aidé à voir les choses différemment.

Les lunettes: une grande invention! Elles concernent au moins une personne sur 4 (surement beaucoup plus très rapidement grâce à la surconsommation d’écrans), il n’est donc pas surprenant que très tôt les hommes se rendent compte qu’avec du verre et quelques subterfuges les objets grossissent.

L’album nous partage quelques faits dans le monde entier qui contribueront à la création des lunettes. Ce sont tout d’abord les sachants qui se procureront les premières bésicles (ancêtre de la lunette crée en Italie), ceux qui lisent et peuvent payer ce nouvel accessoire. Le produit va ensuite se démocratiser et acquérir des branches.

Bref, toute l’histoire de cet accessoire incontournable jusqu’à la réalitée augmentée ou la lunette intelligente.

J’ai bien aimé le format, il ressemble plus à un album qu’à un documentaire.

Cécile Benoist/ Leen Degezelle
Kilowatt Editions, Album documentaire, collection « Histoire d’objet », 32 pages, Juin 2025
14,50€

Ratures indélébiles

Cette BD aborde de manière très directe le harcèlement d’une jeune-fille de 4e. Bien que je l’aie trouvée assez dure, je pense qu’elle est parfaitement adaptée aux jeunes de cet âge (pas plus jeunes en revanche), mais aussi aux adultes, pour comprendre les mécanismes du harcèlement scolaire, et leur montrer que ces situation peuvent arriver du jour au lendemain : qu’il est facile de passer du statut de bon élève bien dans ses baskets à celui d’adolescent dépressif, qui se met en retrait socialement, qui se scarifie, avec des notes qui dégringolent.

Juliette et Mathilde sont amies depuis toujours, et se retrouvent encore dans la même classe en ce début d’année de 4e. Mais une nouvelle venue vient s’immiscer dans leur amitié et Mathilde se met à délaisser Juliette. Encore plus lorsqu’elle se met en couple avec un garçon que Juliette n’apprécie pas.

Juliette est bonne élève. Et lorsqu’elle se permet de demander à la fille la plus populaire de se taire devant toute la classe, les ennuis commencent. Un croche patte dans un couloir, puis une photo d’elle à moitié nue prise dans les vestiaires de l’école pendant l’EPS. Évidemment cette photo arrive dans le groupe classe WhatsApp, puis sur les réseaux sociaux. La spirale infernale est lancée. Le cyberharcelement est inarettable. L’élève studieuse qui n’avait rien demandé à personne sombre dans la dépression. Sa famille n’est pas présente, sa mère travaillant d’arrache pied lors de ses gardes, son frère profitant de sa liberté. Elle se détache de ses amies.

Les vacances lui feront reprendre gout à la vie, loin de l’école et des réseaux. Mais la chute ne sera que plus dure au retour.

Jusqu’à ce que sa mère se rende compte des mauvaises notes de sa fille.

Heureusement, tout rentrera dans l’ordre.

Je n’ai personnellement pas du tout aimé le graphisme de la BD. La monochromie violette certes un peu étrange, ne m’a pas dérangée. Mais l’effet positif-négatif des cases m’a rendue confuse. C’est peut-être mon âge avancé.

Néanmoins, cette oeuvre traite avec réalisme du harcèlement, et je pense qu’elle résonnera avec les ados. Il est indispensable de les sensibiliser au problème. D’une part pour qu’ils sachent que cela peut arriver (ça en général, ils le savent), d’autre part pour leur montrer que malgré les menaces, il faut avoir le courage de parler à un adulte (qu’ils soient harcelés ou témoin).

Et pour les parents, c’est une petite piqure de réalisme. L’adolescence est une période difficile. On s’en souvient. Mais elle l’est d’autant plus dans cet environnement où les réseaux sont rois, dans lequel l’intimité n’existe pas, dans lequel il est tellement facile de dénigrer et de menacer.

À partir de 13-14 ans.

Ratures indélébiles
Aurelle Gaillard, Camille K.
BD, 198 pages, Jungle, 2022
🇫🇷16,95 €

🇫🇷Cette maison est hantée / 🇬🇧There’s a ghost in this house

Je me rends compte que je n’avais jamais parlé de Cette maison est hantée, alors qu’Oliver Jeffers est l’un de mes auteurs-illustrateurs jeunesse préféré… Il n’est jamais trop tard, et à l’approche d’Halloween, c’est l’album idéal !

Fans d’Oliver Jeffers, vous l’avez surement déjà lu, vu qu’il date de 2021. Pour les autres, je préfère dire qu’il n’est pas du tout en ligne avec ses albums habituels. Pas les mêmes illustrations colorées, pas le même type d’histoires. Je vous conseille d’ailleurs d’aller voir son site à ce propos.

Une petite fille nous fait faire le tour du propriétaire de sa demeure.

Apparemment, elle est hantée. Mais elle, elle a eu beau chercher de fond en comble, elle n’a jamais vu un seul fantôme. Elle espère donc, en nous en faisant faire le tour, que nous pourrons l’aider à en trouver.

Grâce à un jeu de calques bien pensé, les lecteurs aperçoivent les fantômes, qui se jouent bien de la petite fille, seule touche de couleur de l’album sur des photos noir et blanc de la demeure.

Le principe est simple. À gauche, une image avec la fillette, à droite un texte, puis un ou plusieurs calques à placer sur la page de gauche pour voir apparaître les fantômes.

Les fantômes profitent bien de leur « invisibilité ». Ils font des farces, se moquent de la petite fille qui ne les aperçoit jamais malgré son bon vouloir, et font même des clins d’œil au lecteur. Les enfants se prendront au jeu, trop fiers d’être dans le secret, un peu comme des super héros. 

Un album jeunesse parfait pour Halloween, avec des fantômes sympas qui ne font vraiment pas peur ! On s’amuse et on le relit, en replaçant les calques encore et encore.

À partir de 3 ans.

Cette maison est hantée
Oliver Jeffers
Album, 2021, 🇫🇷Kaleidoscope / 🇬🇧Harper Collins Children’s Books
🇫🇷18 € / 🇬🇧£ 20

Renard et gros Loulou

Je ne connaissais pas du tout cette série et j’ai donc commencé un peu par hasard il faut dire avec Renard et Gros Loulou pour notre thème du mois d’octobre sur le déguisement.  

Renard est dépité : il ne fait plus peur à personne : ce matin, un faisan l’a pris pour un écureuil… Et une araignée a daigné s’installer dans son terrier !

Sa décision est prise, il va se déguiser en loup pour faire peur à toute forêt. Sauf qu’un vrai loup croise son chemin.

Évidemment, rien ne se passe comme Renard l’avait prévu. Même s’il est accepté et vénéré par la meute, Renard devra finir par montrer son vrai visage.

Et surtout, il comprendra qu’être soi-même, que s’accepter, avec ses qualités et ses défauts, est finalement bien agréable.

Dès les premières pages, on se laisse emporter par cette histoire assez cocasse. Les dialogues sont plein d’humour, quoi qu’un peu vulgaire (à mon goût) de temps à autres, pour le plus grand bonheur des enfants, évidemment. Les illustrations tendres, colorées, expressives et pleines de détails sont parfaites pour cette aventure.

Un super album pour s’accepter et prendre confiance en soi.

À partir de 3 ans.

Renard et gros Loulou
Thibault Prugne
Album, Margot, 2025
13,90 €