10 ans +
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On ne dit pas sayonara

Je l’ai beaucoup vu passer et j’ai eu la chance qu’on me le prête. Il faut dire que le Japon est à la mode!

Deuil et Japon ne vont pas toujours de paire, pourtant, deux fois dans le mois, sous la thématique du Japon, nous abordons la perte d’une Maman.

Elise, 12 ans a perdu sa Maman.

Son Papa a décidé de tout enterrer, de ne plus en parler. La mère est morte, le sujet est clos, le cercueil fermé, on en parle plus!
Et comme elle était japonaise, on élimine tout ce qui est en relation avec le Japon par la même occasion, le cerisier planté au fond du jardin, la langue parlée à la maison, le piano auquel jouait sa mère, l’alimentation, les photos et surtout on ne parle pas de son chagrin, et encore moins du manque.

Mais la seule chose dont il ne pourra pas se débarrasser, c’est de cette fille métis qui ressemble tant a sa Maman et qui ne comprend pas le silence de son père.

Heureusement avec la bonne copine Stella qui amène de la fantaisie dans cette vie bien tristoune, on peut transgresser les règles!
Et, par dessus, on ajoute l’arrivée imposée de la Mamie japonaise qui s’inquiète de ne pas avoir de nouvelles et débarque de Kyoto, un bon cocktail pour chambouler le quotidien de ce duo muré dans le silence. Progressivement, la vie va s’installer à nouveau; l’espoir de parler de cette Maman qui nous manque. Comprendre, accepter et revivre.

A partir de 10 ans (selon l’éditeur) si vous êtes d’accord pour que votre enfant lise « mon père et ma mère ont fait l’amour sous un piano la première fois » et quelques menus détails sur le sujet. Je préfère vous prévenir ici car je pense que 10 ans est un peu prématuré pour lire ce genre de phrases dans le cas de la majorité des enfants.

A part le petit sujet, les chapitres sont assez courts et ça reste assez facile à lire.

J’aime le personnage du Papa, un être blessé qui essaie de survivre au décès de sa femme sans réaliser qu’il n’a jamais rien expliqué à cette enfant qui culpabilise. On essaie tous de sortir la tête de l’eau lorsque l’on perd un être aimé, sans forcément réaliser ce qu’il se passe autour. Il y a une forme d’égoïsme pur ou peut-être de reflexe de survie face au deuil.

Elise évidemment est complètement perdue, elle essaie de trouver les pièces du puzzle qui lui ont manqué pour comprendre ce qu’il s’est passé et pourquoi son Papa s’est complètement refermé sur lui et vit maintenant avec une carapace dont il ne veut pas se séparer.

Il y a aussi des moments drôles avec la copine Stella qui est un peu « zinzin », elle a effectivement parfois l’air un peu perché, mais c’est exactement le genre de copine dont on a besoin dans ces moments là, pour regarder un bon manga ou nous inscrire à un championnat de puzzles.

C’est sans surprise (facile à dire une fois que c’est fait 😉 qu’il a reçu le prix du Premier Roman organisé par Gallimard Jeunesse, en association avec « Télérama » et RTL.

Antonio Carmona/Sibylle Delacroix
Gallimard Jeunesse, Roman, 224 pages, Novembre 2023
13,50€
e-book 9,49€

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