Cette BD aborde de manière très directe le harcèlement d’une jeune-fille de 4e. Bien que je l’aie trouvée assez dure, je pense qu’elle est parfaitement adaptée aux jeunes de cet âge (pas plus jeunes en revanche), mais aussi aux adultes, pour comprendre les mécanismes du harcèlement scolaire, et leur montrer que ces situation peuvent arriver du jour au lendemain : qu’il est facile de passer du statut de bon élève bien dans ses baskets à celui d’adolescent dépressif, qui se met en retrait socialement, qui se scarifie, avec des notes qui dégringolent.
Juliette et Mathilde sont amies depuis toujours, et se retrouvent encore dans la même classe en ce début d’année de 4e. Mais une nouvelle venue vient s’immiscer dans leur amitié et Mathilde se met à délaisser Juliette. Encore plus lorsqu’elle se met en couple avec un garçon que Juliette n’apprécie pas.
Juliette est bonne élève. Et lorsqu’elle se permet de demander à la fille la plus populaire de se taire devant toute la classe, les ennuis commencent. Un croche patte dans un couloir, puis une photo d’elle à moitié nue prise dans les vestiaires de l’école pendant l’EPS. Évidemment cette photo arrive dans le groupe classe WhatsApp, puis sur les réseaux sociaux. La spirale infernale est lancée. Le cyberharcelement est inarettable. L’élève studieuse qui n’avait rien demandé à personne sombre dans la dépression. Sa famille n’est pas présente, sa mère travaillant d’arrache pied lors de ses gardes, son frère profitant de sa liberté. Elle se détache de ses amies.


Les vacances lui feront reprendre gout à la vie, loin de l’école et des réseaux. Mais la chute ne sera que plus dure au retour.
Jusqu’à ce que sa mère se rende compte des mauvaises notes de sa fille.
Heureusement, tout rentrera dans l’ordre.
Je n’ai personnellement pas du tout aimé le graphisme de la BD. La monochromie violette certes un peu étrange, ne m’a pas dérangée. Mais l’effet positif-négatif des cases m’a rendue confuse. C’est peut-être mon âge avancé.
Néanmoins, cette oeuvre traite avec réalisme du harcèlement, et je pense qu’elle résonnera avec les ados. Il est indispensable de les sensibiliser au problème. D’une part pour qu’ils sachent que cela peut arriver (ça en général, ils le savent), d’autre part pour leur montrer que malgré les menaces, il faut avoir le courage de parler à un adulte (qu’ils soient harcelés ou témoin).
Et pour les parents, c’est une petite piqure de réalisme. L’adolescence est une période difficile. On s’en souvient. Mais elle l’est d’autant plus dans cet environnement où les réseaux sont rois, dans lequel l’intimité n’existe pas, dans lequel il est tellement facile de dénigrer et de menacer.
À partir de 13-14 ans.
Ratures indélébiles
Aurelle Gaillard, Camille K.
BD, 198 pages, Jungle, 2022
🇫🇷16,95 €


