Quand j’étais petite, il n’y a fait pas autant de sorties de littérature jeunesse chaque année, il y avait quelques auteurs dont le fameux Roal Dahl. Et oui, en littérature jeunesse en France, on lisait ce merveilleux auteur anglais déjà traduit dans notre langue.
Personnellement, j’avais adoré « l’énorme crocodile » illustré par le partenaire d’une vie: Quentin Blake. 40 ans plus tard, mon fils dévore tous les Roald Dahl en anglais, ma fille est inspirée par le personnage de Matilda.
Ces livres sont intemporels, ils font toujours autant rêvé les enfants, pas démodés d’un poil. Quel plaisir de me remettre dedans, j’ai moi aussi du oublier de vieillir…
Alors, le challenge de Pénélope Bagieu, well, elle est courageuse cette jeune femme de s’attaquer à cette oeuvre de légende qu’est « The witches ». Une adaptation du roman, je ne demande qu’à être agréablement surprise.
Rapidement, je demande à mon fils de me ramener le livre de la bibliothèque, ouf, c’est en français, je vais le relire plus rapidement que si il m’avait apporté l’original.
« Ce livre n’est pas un contre de fées. Nous allons parler de vraies sorcières, qui vivent encore de nos jours. »
Et je m’aperçois que je me souviens parfaitement de ce livre, l’histoire me revient au fur et à mesure, j’avais du, moi aussi, m’assurer que les femmes qui m’entouraient n’avaient pas les attributs des sorcières. Portaient-elles des gants? se grattaient-elles la tête, avaient-elles les dents légèrement bleues..?


Alors qu’il part en vacances avec sa grand-mère convalescente à Bournemouth, un petit garçon (qui vient de perdre ses parents) bercé depuis l’enfance par les histoires de sorcières de cette dernière se retrouve face à un congrès de sorcières.
Elles sont toutes déguisées et se retrouvent sous l’appellation de la « Société royale de protection de l’enfance persécutée ». C’est tout de même ironique lorsque l’on découvre leur dessein.
La grandissime sorcière, ordonne à toutes ses « collaboratrices » d’éliminer tous les enfants, ni plus, ni moins.
Ensemble, elles cherchent la meilleure idée pour s’en débarrasser de la façon la plus efficace, sans éveiller les soupçons. Elles décident de les transformer en souris et les humains font le reste du travail en se débarrassant de leurs propres enfants.
La recette de la potion pour les bonbons à retardement est particulièrement truculente. Elle font immédiatement une démonstration sur un petit malpoli trop gourmand (dans la BD c’est une petite fille, tout à fait charmante). Après avoir longtemps observé les sorcières, caché derrière un paravent, elles ont finit par sentir sa présence et le petit garçon, s’est retrouvé, lui aussi à courir à 2cm d sol, transformé en souriceau.

Heureusement, il a gardé l’usage de la parole et réussit à rejoindre la chambre de sa grand-mère qui le reconnait immédiatement, il va falloir trouver une solution pour arrêter ces sorcières.

Donc, comme je le disais, la bande dessinée suit globalement le scénario de l’histoire originale. La grand-mère est beaucoup plus moderne dans la version de Pénélope Baguieu, avec ses cheveux violets, ses bijoux bling et ses tenues hautes en couleur, elle fait vraiment plaisir à voir et à entendre. En plus, elle adore son petit fils, qu’il soit humain ou souris, elle a vraiment tout pour plaire cette mamie!
Bruno, le petit garçon trop gourmand et malpoli qui servira d’exemple devient une jolie jeune fille qui est venue déguster quelques chocolats que ses parents lui refusent habituellement, et ils resteront amis jusqu’au bout du récit
Honnêtement, nice, super nice, légèrement remis au gout du jour, une vraie réussite cette BD, il faudra demander à Mamie de l’offrir en cadeau à Noel car le prix est très élevé. Tellement réussie qu’on l’a traduit en anglais (graphic novel, il est d’ailleurs deux fois moins cher). Félicitations Mademoiselle Bagieu pour ce très bel exploit, même si nous vous aimions déjà de ce côté de la Manche, vous avez su mettre de la couleur et de la modernité dans le récit.
Je voulais vous rajouter une petite ligne sur le musée Roald Dahl que nous sommes allés visiter le week-end dernier, mais malheureusement, aucune recommandation à vous faire, tellement j’ai été déçue. C’est sans interêt, si ce n’est la découverte d’une joli petit village anglais situé à 1h de Londres. Les enfants ont été eux aussi très déçus et nous n’avons pas appris grand chose sur l’auteur. Les ateliers proposés semblaient inanimés, c’était à l’opposé de la vie et du dynamisme de ses textes.


J’ai appris la semaine dernière que Netflix venait d’acheter tous les droits des oeuvres de Roald Dahl, l’acquisition la plus importante de son histoire, attendons-nous à voir une Sacrée Série!
Roald Dahl/ Quentin Blake
Roman, 224 pages, 1983
The witches, Penguin Random House, £10.99
Sacrées sorcières, Gallimard Jeunesse, Folio Junior, 8,90€
Roald Dahl/ Pénélope Bagieu
Sacrées sorcières, Gallimard Bande Dessinée, Roman Graphique, 304 pages, 2020
23,90€