Il ne s’agit pas tout à fait du petite chaperon rouge, mais il y a bien, une histoire de loup et d’enfant en difficulté, alors j’ai fait une légère digression pour pouvoir vous parler de cet album qui aborde un sujet délicat mais important. L’auteure s’est inspiré des contes pour parler de la violence familiale.
Nous ne choisissons pas uniquement de présenter des albums drôles ou gentillets, on choisit des albums qui nous parlent, des sujets forts et importants, qu’il ne faut pas laisser de côté.
Je dois dire que les canadiens sont de vrais précurseurs dans ce domaine, prenons-en de la graine. Il y a encore trop de tabous dans la littérature jeunesse! Ce titre fait partie de la collection Carré blanc, une collection des Éditions Les 400 coups, qui par des textes dérangeants et des illustrations fortes veut sensibiliser les enfants à ce qui constitue l’humanité.
Cet album, je pense, doit être une lecture accompagnée. Il y a beaucoup d’implicite, de notions dont votre enfant n’a peut être jamais entendu parlé ou au contraire a vécu certaines de ces situations. En tous les cas, aidez-le à comprendre ou a parler sur ce sujet grave qu’est la violence à la maison.
On commence l’histoire: il était une fois, un loup, qui n’a pas eu besoin de souffler pour rentrer dans la maison puisque Maman l’a invité à entrer. La robe de la Maman est rouge sur cette première page, nous sommes dans l’univers du conte.
La maison, c’est celle du narrateur, une petite fille et ce loup, c’est le compagnon de sa Maman. Il est illustré, comme une bête, un animal car il va se comporter comme tel.

L’enfant sent immédiatement que ce loup n’est pas celui qu’il laisse croire. Assez rapidement la violence verbale va s’installer et l’enfant va se faire toute petite (dans l’illustration elles est petite et dans l’ombre de ce loup) pour ne pas qu’on la remarque, la Maman laisse le loup avoir de l’emprise sur sa fille et sur elle-même. Elle est abattue.

Dans un deuxième temps, c’est la violence physique qui s’installe et plus le temps passe plus s’enfant se referme sur elle-même, le soleil n’entre plus dans cette maison, le loup y a laissé son ombre partout.
Jusqu’au jour où, sa mère lui dit qu’elles partent, et vite !
C’est enfin le soulagement, l’accueil, le refuge: elles sont en sécurité. Elle a trouvé une place dans une maison d’hébergement pour les femmes et leurs enfants qui sont victimes de violences conjugales.

Valérie Fontaine/ Nathalie Dion
Les 400 coups, Album, 32 pages, 2020
14€